Cahos

Durée du programme

Environ 75 minutes

équipe : 29 musiciens

  • Les Muffatti
  • Bertrand Cuiller, clavecin & direction musicale

direction artistique

Les Muffatti & Bertrand Cuiller

Contact

Les Muffatti

Adi Chesson
General Manager
+32 2 227 46 72
adi@lesmuffatti.be
www.lesmuffatti.be

Jean-Féry REBEL (1666-1747), Les Éléments, simphonie nouvelle (1737)
André Cardinal DESTOUCHES (1672-1749) et Michel-Richard DELALANDE (1657-1726), Les Éléments (1721), suite extraite de l’opéra-ballet
Marin MARAIS (1656-1728), Symphonies d’Alcione (1706), suite extraite de la tragédie en musique

C’est du « Cahos » (comme l’orthographie Jean-Féry Rebel) qu’ont surgi le feu, l’air, l’eau et la terre.

Ces quatre éléments permettent aux Grecs anciens d’expliquer la composition du monde : selon eux, chaque substance présente dans l’univers est constituée en plus ou moins grande quantité d’un ou de plusieurs de ces éléments, ce qui explique également les qualités élémentales de chaque matière (chaud ou froid, sec ou humide, plus ou moins volatil). Un cinquième élément, l’éther, le plus noble élément céleste, l’air que respirent les dieux, permet d’expliquer l’intangible tel que l’âme, la gravité ou la propagation de la lumière.

Ce thème fondateur a fortement inspiré les compositeurs français du Grand Siècle. Par le chaos harmonique total, Jean-Féry Rebel décrit « la confusion qui régnoit entre les Elemens avant l’instant ou, assujettis a des loix invariables, ils ont pris la place qui leur est prescrite dans l’ordre de la Nature ».

La composition de son ballet Les Éléments suit de quelques années celle de l’opéra-ballet du même nom d’André Cardinal Destouches et de Michel-Richard Delalande, créé en 1721 au Palais des Tuileries, auquel participe en tant que danseur le jeune Louis XV, alors âgé de 11 ans. Le succès est phénoménal et l’œuvre restera au répertoire pendant plus de 60 ans. Après un prologue qui décrit le chaos provoqué par la Destinée pour mettre de l’ordre dans les éléments, quatre tableaux nous emmènent dans les palais de Neptune (eau) et de Junon (air), dans le temple de Vesta (feu) et enfin dans le jardin de Pomone (terre).

La tempête de l’opéra Alcione de Marin Marais décrit tellement bien le déchaînement des éléments que très vite, la pièce, pourtant très courte, voyage dans toutes les cours d’Europe. Marais n’est pas le premier à avoir écrit une scène de tempête, mais il parvient à rendre la fureur des éléments comme personne avant lui, au point que ces deux petites minutes de musique assureront à elles seules le succès de l’opéra tout entier.

« Marais imagina de faire exécuter la basse de sa tempête, non seulement sur les Bassons & les Basses de Violon à l’ordinaire, mais encore sur les Tambours peu tendus, qui roulant continuellement, forment un bruit sourd & lugubre lequel joint à des tons aigus & perçans pris sur le haut de la chanterelle des Violons & sur les Hautbois font sentir ensemble toute la fureur & tout l’horreur d’une mer agitée & d’un vent furieux qui gronde & qui siffle, enfin d’une tempête réelle & effective. »